Hémorragie de scientifiques et d'annonceurs pour X


Depuis la prise de pouvoir de Twitter par Elon Musk, le réseau social — désormais appelé X — vit dans une sorte de chaos permanent, entre des règles qui changent en fonction de l’humeur du patron et une modération qui fait la part belle aux voix les plus extrêmes. De quoi effrayer les annonceurs… et les scientifiques.

La communauté des scientifiques se réduit à peau de chagrin sur X/Twitter. Une enquête menée par Nature montre que près de la moitié (46 %) des scientifiques interrogés a rejoint d’autres réseaux sociaux — Mastodon étant l’alternative la plus populaire — pour s’exprimer. Le sondage, qui porte sur 9 200 chercheurs ayant utilisé ou utilisant toujours X, indique aussi que plus de la moitié d’entre eux ont réduit le temps passé sur la plateforme ces six derniers mois. 7 % ont tout simplement cessé de s’en servir.

C’est Elon Musk et sa gestion de la plateforme qui sont cités le plus souvent par ceux qui ont changé leurs habitudes. Ces scientifiques ont observé une augmentation des faux comptes et des trolls sur X, ainsi qu’une flambée des discours haineux. Des études ont effectivement démontré une augmentation sensible de ces messages : le Center for Countering Digital Hate (CCDH) a ainsi constaté un triplement du taux de tweets quotidiens contenant des injures racistes.

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X paie là sa politique de liberté d’expression totale, qui dans les faits est surtout une porte ouverte aux discours extrémistes (et qui reste soumis au bon vouloir d’Elon Musk, qui n’a pas hésité à suspendre des comptes qui lui sont défavorables). Certes, cette liberté s’accompagne d’une contrepartie : la visibilité des tweets haineux est réduite. C’est du moins la promesse du réseau social, qui a visiblement du mal à se concrétiser.

Nouveaux départs d’annonceurs

Des annonceurs de premier plan, comme la pharmaceutique Gilead ou encore la NCTA (l’industrie américaine du câble), ont provisoirement cessé d’acheter des espaces sur X après que leurs publicités ont été publiés à côté des messages d’un compte néo-nazi, explique CNN. Il existe pourtant une option qui permet aux marques de ne pas s’afficher auprès de ce type de comptes. Mais il y a manifestement toujours de sérieux problèmes au niveau de la modération.

Le mois dernier, Elon Musk expliquait que la trésorerie de X était toujours dans le rouge en raison d’une chute de 50 % des revenus publicitaires. Beaucoup d’annonceurs avaient mis leurs campagnes sur pause après l’acquisition effective du réseau social en fin d’année dernière. Certains sont revenus, mais pas tous. La mission de Linda Yaccarino, CEO de X depuis le mois de juin, est justement de rassurer les annonceurs. Une tâche complexe…



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